dimanche, août 26, 2007

j'ai descendu dans mon jardin

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Il est 9h30 du matin, le ciel est d'un bleu limpide, il ne fait pas encore très chaud. Nous terminons de petit déjeuner et je fais le tour du jardin pour voir ce qui a changé depuis hier, ici tout va si vite...
Le cotonier donne des fleurs jaunes et du coton tout blanc, tout doux, un palmier fait des fruits comme des olives, les pervenches de Madagascar à l'ombre du mur du salon, le gardenia qui fleuri 365 jours par an, le jasmin qui a laissé tomber ses étoiles sur le sol et re embaumera ce soir etc...

et puis pendant ce temps, Coca l'intrépide escalade un cocotier !!

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Point de saïmiris ce matin, c'est trop tard, mais une troupe de perruches ara tenant meeting. Remarquez leurs belles joues orangées!

Chère Gato azul, je suis d'accord pour ton troc à condition que l'objet en soit une assiettée de fraises farcies façon cheese cake, tu sais, celle du concours 750 gr !!
Par contre arrêtes de gaver les froufrouteurs de sucrerie ils ne vont plus vouloir revenir ....

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Je m'en vais faire de la confiture de prunes de cythère, ce joli fruit vert qui est bourré de vitamines et que j'aime beaucoup en jus.

vendredi, août 24, 2007

Surprise dans le jardin et Ananas au vin épicé

Nous avons beau habiter "en ville" nous sommes près de la plage et de la forêt, la nature est omniprésente les animaux aussi.

Je vous ai déjà parlé de la pousse des arbres et arbustes, des nombreux oiseaux qui habitent les arbres fruitiers, je n'avais encore jamais vu de singes !
Il arrive de les voir faire leurs acrobaties sur les fils électriques sur la route de Montabo, près du chinois, mais ce matin il y en avait 2 dans notre jardin !
Je comprends mieux le raffut que faisaient nos chats dans la cuisine dès 5 heures du matin, eux qui sont interdits de sorties nocturnes.

Il s’agit de capucins appelés aussi saïmiris.

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Nous ne les avions vus que sur la route de Cacao ou aux Iles du Salut, mais là j’avoue être très surprise et ravie de leur présence.

Voici une photo de près, ils ne sont pas du tout farouches et grignottent le pain que nous lui avions donné (photo prise aux îles du salut par notre fils)

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Ces petits singes servent aux chercheurs de l'institut Pasteur pour leurs recherches de vaccins contre le paludisme (non, non, ne criez pas, c'est sans danger pour eux!)


Nous avons la chance de pouvoir observer ces capucins, mais aussi des singes atèle (Kwata) et des tamarins, singes farceurs aux bouts de pattes orangées.


J’ai souvent lu dans les livres de recettes créoles que l’ananas au vin est un dessert souvent servi sur les tables de fêtes.

J’ai eu envie d’y goûter et j’en suis très contente, c’est frais, épicé et permet de terminer agréablement un repas ensoleillé


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J'ai utilisé un vin rouge du nouveau monde (Gato negro) après avoir longuement hésité avec un rosé (Costières de Nîmes), hésitation que peu de temps après, Diane a levé en proposant sa soupe de fraise au vin rosé.

Prenez un gros ananas mûr à point, 250 ml de vin (rouge ou rosé) des épices de votre choix (cannelle, cardamome, vanille, clous de girofle etc.…)

Faites chauffer sans bouillir le vin avec le mélange d’épices, laisser infuser jusqu’au refroidissement.


Pendant ce temps, éplucher et débiter l’ananas en cubes ou tranches, le recouvrir du vin épicés et mettre au frais au moins 24 heures, servez bien frais.

Pour faire entrer un peu de chaleur sous votre ciel gris métropolitain cliquez sur ce lien et ecoutez !

mercredi, août 22, 2007

Les peuples de Guyane

Un commentaire de Monsieut Avital, qui a sans aucun doute connu la Guyane il y a quelques années, m'a incité à pousser plus loin les investigations sur les peuples qui ont fait l'Histoire.

J'ai fait appel à mon copain ELV de Kourou.

Voici donc le texte in extenso qu'il vient de m'envoyer.

Des migrations successives ont jalonné l’histoire des Guyanes.

Dès le premier millénaire avant Jésus-Christ s’y sont installé des groupes d’Indiens venus de l’Amazonie et de l’Orénoque. Au tournant du XVIe siècle, le mythe de l’Eldorado suscite un déferlement d’aventuriers de tous poils ; les premiers contacts avec les populations autochtones furent sanglants.

Au XVIIe siècle, à travers d’épineux conflits de pouvoir, les expéditions françaises et néerlandaises, puis anglaises, s’enchevêtrent pour profiter du vide laissé par les Espagnols et les Portugais, alors attirés vers des régions moins hostiles. Dans ce contexte aventureux, les Amérindiens sont largement décimés, que ce soit par les armes, ou par le biais de maladies, inconnues d’eux jusque là.

Progressivement, les plantations qui s’installent s’avèrent manquer de bras. Les Amérindiens étant en nombre insuffisant et trop dispersés pour constituer une main-d’œuvre corvéable à merci, la traite des Noirs prend le relais.

C’est donc au XVIIe siècle que l’extension de l’esclavage fut la plus forte, notamment en Guyane Hollandaise, le Surinam, où la mise en valeur des terres, très active, induisait des importations massives d’esclaves. Du XVIe au XVIIe siècle, environ 13 millions d’individus furent ainsi transportés et "traités" dans des conditions dramatiques. D’où venaient-ils ? Non pas d’une région africaine unique, mais de zones parfois fort éloignées, ce qui rendait plus difficiles encore les liens sociaux sur les plantations. Les historiens s’accordent néanmoins à penser que nombre d’esclaves surinamiens auraient eu pour pays natal la Côte d’Ivoire, le Côte de l’Or, la Côte des esclaves et les pays bantous, avec prédominance d’origine dans le Royaume Ashanti.

* "(...) Aux nôtres ils nous ravissent
* tout ça pour nous emporter
* enchaînés sur un navire
* voguant vers la liberté.
* Et lorsqu’ils nous installèrent
* dans leurs cales de malheur,
* je vous dis pas la galère
* la gadoue et la douleur.
* L’air marin creusait nos veines
* nous mettait en appétit
* de sorte que la famine
* gagnait petit à petit.
* Le voyage en d’autres termes
* n’était pas de tout repos
* bien des frères d’épiderme
* devaient y laisser leur peau."

Chanson de BIA, texte Jean Duino - (couplets 2et 3) dans La Mémoire du Vent

Au demeurant, les conditions de vie faites aux esclaves furent d’une telle rigueur, en Guyane Hollandaise surtout, que les insurrections et le "marronage" (fuite en forêt) s’y multiplièrent. Les esclaves les plus vaillants s’enfuirent, gagnèrent la forêt, s’organisèrent en bande, attaquant les plantations si besoin était, pour y faire des émules et se procurer des femmes.

Cruellement poursuivis à l’occasion de véritables "chasses à l’homme", les groupes marrons des forêts surinamiennes menèrent toutefois la vie dure à leurs anciens "propriétaires", créant un climat d’insécurité permanent. De ce fait, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, différents accords de paix furent conclus entre le pouvoir hollandais et les tribus de fugitifs. Le traité signé en 1760 avec les deux tribus dominantes, celles de Saramakas et des DJukas, fut suivi, en 1783, d’un traité conclu avec Aluku Nenge.

À la suite de ces négociations, les esclaves fugitifs purent s’organiser en microsociétés ouvertement reconnues et bénéficiant du libre usage de leurs territoires.

Les ancêtres des Saramakas, des "N'Djukas", des Paramakas et des Bonis qui vivent actuellement en Guyane ont en commun d’être venus d’Afrique entre les années 1650 et 1800, et d’avoir conquis leur liberté dans les forêts surinamiennes.

Ajoutons que dès la première libération des esclaves (février 1794), de nombreux Noirs, plutôt que de continuer à travailler comme salariés dans les "habitations" où ils avaient été esclaves s’installèrent également dans les forêts, phénomène renouvelé en 1802, lors du rétablissement de l’esclavage sous le Consulat. Mais il fallut attendre la Révolution de 1848 pour que l’esclavage fut définitivement aboli.

C’est ainsi, au cours de leur fuite dans les forêts que les Businenge constituèrent leur propre culture, à partir de leurs bases africaines. Cela les amena notamment à développer leur artisanat, non sans un souci d’esthétique certain, qu’il s’agisse du corps, du mobilier, de l’habitat, etc. Cet artisanat leur permis notamment d’instaurer un véritable langage écrit de par la multitude des symboles sculptés et/ou peints dans le bois.


Nota : l’appellation "Noir Marron" vient du terme "marronage", soit la fuite dans la forêt ; le nom "Businenge", qui signifie "l’homme de la forêt", prend donc tout son sens.


2- LES ETHNIES

Compte tenu de leur commune histoire, c’est à l’échelle du Surinam en même temps que de la Guyane qu’il convient de décrire les ethnies qui sont à l’origine de l’art businenge.

Les Saramakas constituent le groupe le plus connu et le plus nombreux. Leur installation ancienne au centre du Surinam, autour de la rivière Saramaka, a récemment subi deux occasions de déstabilisation grave. D’une part, en 1960, la création d’un lac de barrage engloutissant la moitié de leur territoire, a contraint les deux tiers des habitants à un exode forcé. D’autre part, lors de la guerre civile des années 1980, nombre d’entre eux ont fui en Guyane Française, pour un temps plus ou moins long. Certains groupes Saramakas habitent cependant de façon permanente à Kourou, au "Village Saramaka ", Tampac et Saint Laurent du Maroni. La sculpture sur bois reste également vivace dans les deux communautés, française et surinamienne, qui se perçoivent d’ailleurs comme une seule entité.

Les Bonis (ou Aluku), qui se sont formés vers la fin du XVIIIe siècle, ont une histoire largement mythifiée du fait de l’épopée vécue par leurs ancêtres sous la houlette de leur chef historique, Boni, assassiné en 1771 avec son lieutenant Coro Comorentin. Son peuple fut alors vassalisé par les Djukas, de fraîche date alliés des Hollandais. D’abord installés vers le haut Oyapock, les Bonis ont occupé des les années 1860 la rive droite du Maroni, à la suite d’un accord avec les autorités françaises. Il s’agit donc du groupe le plus attaché à la France, implanté surtout dans la région de Maripasoula et d’Apatou.

Une forte tradition de peinture sur bois les caractérise ; excellents navigateurs, ils ont longtemps eu le quasi-monopole de la navigation sur le Maroni.

Les "N'Djukas" (environ 20 000) sont principalement installés au Surinam sur le Tapanahoni. Mais des groupes de plus en plus nombreux vivent également sur la rive française du Maroni dans la région de Grand-Santi-Providence. L’esprit de rébellion et l’ardeur combative des Djukas lors des révoltes anti-esclavagistes sont restés célèbres comme leur aptitude à faire plier le pouvoir hollandais lors de la signature des traités.

Les Paramakas, très peu nombreux en Guyane française, ont installé leurs villages à Langa-Tabiki et Amekan. Ils ont été plutôt cultivateurs que navigateurs. Comme les Kwintis et les Matawais, ils sont issus de la même souche que les Djukas.


Pour survivre des différents groupes ont dû non seulement d’adapter à un environnement difficile, mais inventer leur propre système d’organisation sociale en se fondant sur la mémoire d’origines africaines trop diverses pour qu’un modèle unique pût s’imposer.

L’originalité des institutions mises en place tient sans doute à la nécessité où ils se sont trouvés d’établir une synthèse riche d’ouverture à des modèles très variés, d’abord africains, mais aussi améridiens et européens.

Si des spécificités marquent chaque ethnie, quelques grandes dominantes sont communes. Toutes sont dirigées par un chef coutumier, le Grand Man, garant de la permanence des rites, juge suprême et médiateur dans les conflits. Son pouvoir est reconnu par les autorités de tutelles. Il est assistés par les "Capitaines", organisés en "Conseil" et qui font régner l’ordre dans les villages.

Sur le plan des croyances, c’est une forme d’animisme qui domine, mais revu et corrigé par l’histoire et l’imaginaire de chaque ethnie, qui honore ses propres divinités sur la base d’un dieu suprême appelé Papa Gadu. Le culte rendu aux ancêtres est omniprésent.

Sur le plan linguistique, deux langues sont utilisées : le Saramaka, parlé par les Saramakas et les Matawais ; le Djuka-Tongo ou Aluku-Tongo, vulgairement appelé Taki-Taki, apparenté au Pidgin des côtes africaines, par lé par les Djukas, les Bonis et les Paramakas.

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Le banc, de la discorde, en bois serpent pas encore ciré.

Valérie, je m'étonne aussi de ton commentaire sur la fragilité du bois. Les bois guyanais sont très solides, seulement par manque d'hygrométrie, ils craquent systématiquement en métropole. Avec quoi as tu eu ce problème ? je sais que les pagaies sont plus fines donc plus fragiles.

Pour ceux que ça interresse :-) la première plante est du manioc dont nous reparlerons et les plus rase motte sont des cacawettes !!

Je reçois, par mail, le commmentaire très interréssant de Claire, une amie de Saint Laurent, qui étudie le nengee.

Le "taki-taki" ( qui veut littéralement dire "faire du bruit, bavarder" ) est le terme usuel pour désigner la langue des noirs marrons: le "nengee". Je voudrais te préciser qu'il y a plusieurs dialectes nengee: l'aluku tongo, le ndyuka tongo et le pamaka tongo. Le sranan tongo est, lui, utilisé au surinam et n'est pas utilisé dans les villages du maroni.

réf. "Grammaire du nengee. Introduction aux langues aluku, ndyuka et pamaka. Laurence Goury. Bettina Migge. "

C'est le bouquin avec lequel je m'initie au nengee et qui est reconnu comme la référence en la matière.

Pour ceux que ça interresse :-) la première plante est du manioc dont nous reparlerons et les plus rase motte sont des kakawettes !!

mardi, août 21, 2007

Sur la route de Saint Laurent du Maroni

La dernière fois que nous sommes allés à Saint Laurent nous avons rendu visite à un sculpteur Saramaca

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Les saramacas sont un peuple noir-marron, issu d'esclaves fugitifs.

Noir marron est un terme pour désigner les esclavage en fuite (marronage)

Appelés aussi Busi Nenge, Bushinenge ou Bush Negroes. Le mot "marron" est issue de "cimarron", mot d'origine Espagnol signifiant réfugié dans un maquis. Les Noirs Marrons désignent en Guyane et au Surinam, les descendants des esclaves noirs qui se sont révoltés et enfuis des plantations avant l'abolition de l'esclavage. Ils furent amenés pour servir de main-d'œuvre dans les plantations de cannes à sucre et de café. Ils sont surtout originaires d'Afrique occidentale : Ghana, Bénin et Côte d'Ivoire. D'abord réfugiés en forêt profonde pour éviter d'être repris, ils se sont ensuite installés au bord des grands fleuves, en particulier, le Maroni. Ils sont constitués de 6 groupes ethniques :

  • les Bonis ou Alukus
  • Les Saramacas
  • Les Paramacas
  • Les Djukas
  • Les Kwintis
  • Les Matawais

On estime leur population à plus de 10 000 (environ 6% de la population Guyanaise, chiffre 2004). Leur société est matriarcale. Ils ne reconnaissent pas la frontière entre le Suriname et la France. Pour eux, le fleuve n'est pas une frontière. Ils vivent principalement de la chasse, de la pêche et de la culture sur abattis. Ils possèdent un Gran Man, sorte de chef spirituel, qui détient les pouvoirs de juge, d'arbitre et de conciliateur. C'est également leur chef religieux. Ils utilisent la pirogue pour se déplacer sur les fleuves. En 1848, l'abolition de l'esclavage mis fin à leur traque et leur permit de vivre en paix.

Ils ont conservé certaines traditions de leur pays d'origine : peintures, danses, musiques. L'art Noir-Marron est caractérisé par l'utilisation de peintures aux couleurs vives et aux formes géométriques. Leur religion est aussi imprégnée de leurs origines africaines.

Ils parlent le Sranan-tongo ou Taki-Taki, mélange de langues africaines, de hollandais, d'anglais, d'espagnol, de portugais et d'hébreux.

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Il vit là, avec sa famille, dans cette Kaz traditionnelle sans electricité ni eau autre que celle du puit. Ils cultivent quelques légumes, élèvent des poules. Il est heureux quand une voiture s'arrète et que l'on prend le temps de discuter avec lui de son travail de sculpture de la pluie et du beau temps...

Je vous montre 2 pièces classiques et très prisées

à gauche le banc typique en bois serpent ou en moutouchi,

à droite le siège qui en dépit de son aspect est très confortable.

Les dessins sont ancestraux et il perpétue ceux que faisait son père avant lui.


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Autour de l'habitat il y a le champ, noter l"a terre blanche" et oui, c'est du sable.

Il nous expliquait qu'un nouvel arrivant, reçoit de son voisin quelques boutures de plants pour établir ses cultures.
Saurez vous me dire de quoi il s'agit ?

Cette touffe verte produit une racine qui est la base de l'alimentation. Si vous êtes fidèles à mon blog, vous la connaissez mais vous n'imaginiez pas comment ça poussait !

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quant à celle ci, elle produit de petits fruits en gousse, que l'on grille....alors là c'est cadeau !


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Il est temps de reprendre la route après avoir commandé un banc que l'on prendra au retour dans 3 jours

Il vend les banc 50 euros alors que de moins beaux vont jusqu'à 120/150 euros dans les boutiques !

Vous qui lisez mon blog et qui êtes en Guyane, n'hésitez pas à aller acheter chez le fabricant, l'argent sera pour lui et vous aurez le plaisir de commander le motif que vous voulez. Il a des pagaies sculptées à partir de 5 euros......


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Il est situé quelques kilomètres avant Saint Laurent juste après la piste qui va au gîte Angoulème.

en bonus une photo de l'arbre à pain dont nous parlions hier

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lundi, août 20, 2007

Fruit ou légume ?

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Ce ballon écaillé, d'un beau vert est le fruit de l'arbre à pain.

Grand arbre majestueux (15 mètres) aux feuilles ciselées d'un vert profond, larges et décoratives, il produit de gros fruits ronds, écaillés, comme des ballons. Cet arbre généreux, multi ressources pousse en sol humide, on le retrouve même dans les jardins de Cayenne.
Originaire de Polynésie, sa culture a été introduite aux Antilles françaises vers 1790. Souvenez vous de la mission des Révoltés du Bounty : découvrir une denrée abondante et bon marché qui pouvait pousser dans les colonies et servir de nourriture aux esclaves
Les plants et les graines sont donc arrivés jusque sur les terres coloniales et se sont très vite acclimatés au climat tropical humide de la Guyane.

Cet arbre a la particularité de fructifier une bonne partie de l'année avec un pic de production de juillet à décembre.

L'arbre porte des fleurs des 2 sexes, un épi jaune porte les fleurs mâles, il est comestible et se déguste confit. L'inflorescence, presque ronde, porte les fleurs femelles et donne le fruit qui peut peser de 1 à 3 kg.
Le fruit est cueilli à la main dès que la sève blanche apparaît sur la peau.
Il est considéré comme féculent et se consomme de diverses façons, purée, gratin, frites...selon son degré de maturité.
Il est énergétique et bourré de vitamines A B et C.
Riche en fibres et en amidon, il a de nombreuses propriétés reconnues (hypertension, diurétique, hépatique)

A force de l'observer j'ai fini par l'apprivoiser, quand la chair est jaune pâle et bien ferme, j'en fais des gratins, de la purée et un velouté comme ci dessous, et quand elle devient plus jaune soutenu et crémeuse, je l'utilise en sorbet ou crème. Prochaine étape : confiture !


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Velouté de fruit à pain pour 6 personnes

500gr de chair de fruit, 2 blancs de poireaux, 1 litre de bouillon de volaille , 250 ml de lait de coco ou crème fraîche, 1 oignon, sel poivre, tranches de chorizo ou de lard grillées.

Peler et détailler en gros cubes la chair du fruit à pain, laver et détailler les poireaux, peler et couper l'oignon en rondelles.
Mettre une cuillère d'huile dans le faitout et y faire revenir oignon, poireau et chair du fruit à pain sans roussir. Ajouter le bouillon, sel et poivre et laisser cuire doucement 25 minutes.
Surveiller la cuisson, ça à tendance à épaissir vite, si besoin rajouter de l'eau.

Une fois la cuisson terminée, mixer grossièrement et incorporer le lait de coco ou la crème fraîche (au choix), rectifier l'assaisonnement
Faire griller les tranches de lard ou de chorizo servir chaud, tiède ou même froid.

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vendredi, août 10, 2007

Carangue sauce mangue gingembre

Mais, que se passe-t-il ? vous vous liguez tous pour me sortir du hamac ?
Vos gentils commentaires et mails sonnent donc la fin de la
paresse.
Mais, pour éviter tout stress, commençons doucement par une recette simplissime de poisson

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La chair de la carangue est assez proche de celle du thon rouge, notre cuisinier de la mer sera plus bavard que moi quant à sa vie, ses habitudes ....
Je me contente soit de la pêcher au large des îles du Salut soit, plus souvent, de l'acheter au MIR (marché d'intérêt régional) de Cayenne.
Le poisson est vendu en filet, rarement entier. La conservation est très difficile par 32° et la glace chère pour les pêcheurs.

Nous avons plusieurs sources d'approvisionnement :

- des pêcheurs brésiliens ou surinamais (en règle) sur leurs modestes tapouilles qui vont relever les filets et reviennent très vite vendre la pêche du jour (poissons entiers) aux revendeurs du marché.
- les gros bateaux de pêche, propriétés de 2 ou 3 magna (libanais) avec personnel brésiliens ou surinamais. Ils ont une plus grande autonomie, les poissons sont mis en filets et conservés dans des frigos. Ils ont aussi le monopole de la pêche à la crevette sauvage. Le poisson et revendu localement ou congelé puis exporté.
- des clandestins qui pêchent de nuit sur de frêles embarcations, avec des filets rapiécés et usés à la corde; ils vendent leur pêche à la sauvette à la crique ( appellé aussi Chicago) . Souvent traqués par la police, leur vie est rude et souvent sans lendemain.

Pour le poisson : 1 filet de carangue (800gr), 1 paquet de ciboulette chinoise, 2 oignons, 3 bons centimètres de gingembre frais, sel poivre, 1 petit piment, huile d'olive.
Laver le filet, enlever les arrêtes restantes, et sécher le bien.
Préparer tous les ingrédients : laver, hacher et mettre à fondre doucettement dans de la bonne huile d'olive, sel poivre. Réserver
Couper le poisson en gros morceaux, faîtes cuire comme vous aimez (friture ou plancha)
Servez en recouvrant avec le mélange d'aromates.

Sauce mangue gingembre: 1 gos morceau de gingembre (3 cm) la pulpe d'une belle mangue mûre à point, 25 cl de sauce soja, 2 c à soupe de sucre roux.
Eplucher le gingembre et l'écraser au presse ail, y ajouter la pulpe de la la mangue, réduite en purée au mixer, le sucre et la sauce soja. Laisser "infuser" au moins 15 minutes et servez.

Pas de photo de la sauce...elle est partie trop vite!

Pour ajouter mon grain de sel aux billets de Louise, qui écrit avec talent et humour sur Gato Azul ,je dirai qu'ici tout est lavé à l'eau citronnée, viande, poissons et légumes. Même les mains sont frottées au jus de citron vert. A défaut d'autres produits plus élaborés, le bon sens local fait agir avec les moyens locaux. Je pense même que l'usage de la marinade au citron vert va dans le même sens.

Comme vous semblez aimer les kaz créoles, je continue ma balade dans Cayenne
Voici l'habitation Coeta

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